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 alexis ▌L'étrange couleur des larmes de ton corps.

Alexis E. Warlock
Alexis E. Warlock
Society Monster ▽ Nothing fake or false. A diamond in a sea of glass.
☥ ARRIVÉE : 01/11/2016
☥ MESSAGES : 122
☥ ÂGE DU PERSO : 29 ans.
☥ ACTIVITÉ : Directrice de restaurant.
☥ MON RANG : Maître
☥ MES POUVOIRS : Charme (Is), Domination (Is), Contrôle du Plaisir (Is), Projection Pinéale (Is), Polymorphie (Br), Fusion Charnelle (Br), Marcher dans les Rêves (Li), Créer et Dissoudre des Rêves (Li), Réalité Illusoire (Li).
☥ THÈME : The Demon Dance, Julian Winding.
☥ CÉLÉBRITÉ : Jena Malone.
☥ DC : Pretorius Plunkett.
Lets get the party started !
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MessageSujet: alexis ▌L'étrange couleur des larmes de ton corps.   alexis ▌L'étrange couleur des larmes de ton corps. Icon_minitimeMar 8 Nov - 22:10

Alexis Elizabeth Warlock
"This is my body, This is my blood. Happy are they who come to my supper."



NomWarlock.
PrénomsAlexis, Elizabeth.
Âge29 ans.
Date de Naissance11 Novembre 1987.
Lieu de NaissanceLiverpool.
NationalitéBritannique.
Statut SocialA la portée de tout le monde.
ORIENTATION SEXUELLEAltersexuelle.
MétierDirectrice de restaurant.
GroupeLoge Rouge.
Mon RangMaître.
Mes Pouvoirs
Polymorphie (Br), Fusion Charnelle (Br), Marcher dans les Rêves (Li), Créer et Dissoudre des Rêves (Li), Réalité Illusoire (Li), Charme (Is), Domination (Is), Contrôle du Plaisir (Is), Projection Pinéale (Is)


Caractère
Alexis est quelqu'un qui vit selon son instinct, même si cela lui joue des tours ; la première intuition est toujours la meilleure et les choses autour d'elle vont vite, très vite, et elle essaye toujours de les prendre de vitesse dans un étrange sentiment mêlant urgence et insécurité. C'est agir qui importe, au moment donné, qui est toujours le moment crucial pour elle qui voit les choses avec un grand sens du drame. Il est difficile de ne pas constater son côté hyperactif, tant par son besoin de se dépenser que par le côté brouillon de ses actions et ses semi-réalisations et même si elle possède une grande force de persuasion et un certain charisme, la jeune femme a tendance plus à parler qu'à entreprendre réellement. Son dynamisme est plus important que son activité si bien qu'Alexis en devient parfois agaçante, entraînée dans des situations qu'elle ne maîtrise pas vraiment où ses actions ne sont pas toujours à la hauteur de ses promesses... pourtant, elle s'en moque bien, suivant ses élans sans jamais prendre en compte les conséquences de ses actes ou de ses décisions et pour cause : elle en est incapable. C'est certes quelqu'un d'indépendant et d'extraverti, mais souffrant d'une désorganisation globale, la blonde ne ressent rien face aux échecs et aux abandons, puisque c'est presque un art de vivre pour elle : elle apprécie confusément de décevoir les autres.

Pourtant, la jeune femme est généreuse et sensible. Elle donne, mais exige de recevoir beaucoup en retour et n'aime pas faire les choses de manière désintéressée. La vie matérielle est importante pour elle qui attache de l'intérêt aux signes extérieurs de richesse, à l'élégance. Elle donne l'impression d'être volontaire et sincère mais le fond de sa personnalité est plutôt paresseux intellectuellement et avide des choses faciles de la vie, qui brouillent un peu la volonté : tous les excès lui plaisent et elle a dédié de longue date sa vie uniquement à la recherche égoïste de son confort et sa satisfaction, comprenant étrangement celle de son entourage. Alexis dépense ainsi sans compter, car elle ne réfléchit pas à la notion de l'argent : quand elle n'en aura plus, elle en cherchera ailleurs. Les choses doivent être simples et franches, abandonnant dès que les affaires deviennent tortueuses ou trop compliquées à réaliser. Il ne faudrait pas que cela lui demande trop d'efforts... ou alors, elle le fera faire par quelqu'un d'autre, tout bêtement. Ce qu'elle sait très bien faire. Elle désire sans cesse diriger non pas pour organiser mais pour la place que cela apporte, pour l'image plutôt que pour la charge. Alexis veut montrer qu'elle existe et est prête à tout pour cela. Ce n'est assurément pas très sain mais sa personnalité, dans ses méandres tortueux, n'a en effet rien de stable.

Alexis sait avoir un fort ascendant sur autrui, même sans ses pouvoirs. Dotée d'un certain magnétisme malgré une apparence physique plutôt banale, la jeune femme est tapageuse, n'aimant rien de plus que d'être remarquée. Elle ne contrôle pas vraiment ses émotions mais n'en a cure : la vraie vie, la vie rêvée, c'est de se laisser aller et cela comprend également de se laisser aller à ses vices de caractères. Si elle sait être colérique et impatiente, Alexis est aussi sociale et bonne vivante, souvent drôle, parfois attachante. Un vrai contraste de bonnes et de mauvaises manières se confondent en elle et rien ne lui semble plus facile que de se faire des amis ou des associés car elle recherche l'union, les associations puisqu'elle déteste se sentir seule. Enfin, elle apprécie la solitude mais déteste se sentir seule, plutôt. En effet la blonde souffre de la peur de l'abandon à un point pathologique, et cette forme de paranoïa est si profondément ancrée en elle qu'elle sait à elle seule ruiner toutes ses relations intimes. Aussi extravertie qu'elle soit, Alexis est en réalité très renfermée sur elle-même car elle craint plus que tout le monde extérieur qu'elle voit comme l'Ennemi : les politiques sont un ramassis de menteurs dégénérés s'enrichissant sur notre dos, les administrations sont des machines broyeuses de vies, les grands mouvements ne cherchent qu'à contrôler votre esprit et les médias déchargent leurs merdes dans votre crâne pour vous retirer votre libre-arbitre. Alors oui, elle préfère s'entourer de gens de confiance et vivre dans son propre microcosme, avec ses propres règles puisque celle de la société actuelle lui semblent dégueulasses.

D'un point de vue global, Alexis est sociable mais manque parfois de psychologie masculine. Elle change sans cesse de partenaire bien qu'elle soit parfois sincèrement attachée aux uns et aux autres mais les choses vont trop vite pour elle, qui s'ennuie rapidement. Malgré tous ses défauts, et un trouble mental évident, la jeune femme agit toujours avec cœur vis-à-vis de son entourage et possède un vrai sens de l'amitié. Ses amis sont sa richesse et elle les protège plus que de raison : ils sont tout ce qu'il lui reste d'après elle. Rien n'est plus précieux qu'un ami ou qu'un parent et la blonde sait se faire louve dès qu'ils sont menacés. Avec eux, elle fait preuve d'un attachement et d'un dévouement difficile à briser, bien qu'elle apprécie sans fard d’exercer un certain empire sur eux. Beaucoup la jugent superficielle ou cruelle, mais c'est surtout une défense car la sensibilité de la jeune femme est très haute et a beaucoup de mal a supporter les agressions en général. Elle a tendance à foncer tête baissée et à entraîner les autres dans son sillage en utilisant ses charmes plus que ses compétences, bien qu'elle en ait : elle apprécie en effet d'être jugée sur son apparence, et sous-estimée, cela rejoignant le point de vue faussé qu'elle a d'elle-même.

Car énormément de choses sont faussées et troublées chez Alexis, en commençant par son profil sexuel. Le physique domine tout le reste, les sens sont les seuls outils qui rendent heureux, la nouveauté, sans cesse, rehausse la vie. Il n'est bon que ce qui marque. Il n'est extase que ce qui fait complètement perdre la raison et pour ce faire, tout peut devenir plaisir. Et tout ce qui a de la valeur fait un peu souffrir, sinon ça n'a pas de sens. La sensualité et ses dérives sont les deux mamelles de sa vie et sans surprise on découvre vite que sa sensorialité ne se distingue pas par sa finesse, ses plaisirs étant plus quantitatifs que qualitatifs. Tout doit être absolu, surtout la décadence et rien n'est meilleur que de convertir d'autres personnes à l'excès hors des limites que la bienséance a faussement établi. Car pour Alexis, c'est la bonne morale qui rend les gens aigris, veules et répugnants : dès lors que l'humain fait son premier pas hors de sa zone de confort, il se magnifie. Le plaisir absolu est dans la transgression, l'anéantissement de soi, la destruction et la régénération. Ce n'est pas que sexuel. Son idée englobe tous les plaisirs, des plus vanilles aux plus... bizarres.

Peut-être avez-vous remarqué, ces étranges manies qui l'agitent ? Les sens d'Alexis sont brouillés, sens-dessus-dessous. Cette sensation d'être envahie par des idées et des impressions étranges, d'entendre des choses qui, bien que n'existant pas réellement, font partie de sa réalité. La source de ses maux, de son attitude volubile, de ses excès sensuels, de son hyperactivité et sa crainte d'être abandonnée prennent leur source dans la même rivière et ce depuis la fin de son adolescence : Alexis Warlock est schizophrène. Prisonnière de ses idées délirantes et prise dans une insécurité permanente, la jeune femme a souffert de voir son entourage comme hostile et de percevoir de parfaits inconnus comme des menaces. Elle dort peu, ne ressent pas vraiment la fatigue, aime et déteste tout et rien. Parfois elle écoute alors qu'il n'y a aucun bruit, suspend ses dires, semble surprise de quelque chose que seule elle peut voir ou entendre. Si plus jeune elle s'est repliée sur elle-même avant d'être internée, aujourd'hui la blonde agit selon la stratégie inverse : elle est devenue très extravertie, très envahissante et se montre très contradictoire dans sa perception de son trouble. En effet si Alexis déteste et craint sa schizophrénie, se voyant comme quelqu'un de toxique pour autrui, elle refuse catégoriquement de se faire à nouveau traitée car ayant été traumatisée de son internement plus jeune. La blonde, en cherchant à éviter la souffrance, se cause plus de souffrance et c'est un véritable cercle vicieux. Alexis aime certes se rouler dans l'ordure mais ne vous avisez pas de sous-entendre qu'elle aime à se complaire dans sa schizophrénie, cela la rendrait, selon la situation, complètement hystérique ou apathique.

Pourquoi ? C'est cette question trop courte qui n'a pas de réponse. Au milieu de l'hiver, Alexis veut être le soleil ; elle se laisse aller à ses dangereuses illusions parce que sa vie ne tient qu'à un fil, celui de ses pouvoirs. Et si ces voix, ces bruits, toute cette peur n'était pas folie, mais manifestation de ses dons ? Et si Alexis n'avait jamais été folle, mais voyait simplement ici et ailleurs à la fois ? Schizophrène, ont-ils marqué sur son dossier et ce mot seul a fermé la porte à toute autre interprétation de ses perceptions différentes.


Physique
On pourrait en faire des tonnes, vous dire qu'elle est belle et remarquable mais la vérité se suffira à elle-même : Alexis n'a rien de spécial ; ce n'est qu'une blonde décolorée aux sourcils sombres et à l'allure à la fois banale et dégingandée qui, dans ses mouvements et dans son attitude, paraît avoir quelque chose de mal ordonné. Plutôt grande, elle avoisine le mètre quatre-vingt sans l'atteindre et sa silhouette générale est maigre et longue, peu généreuse en formes. Du reste, rien de remarquable : pas de tatouage ni de piercing et aucune cicatrice, la peau mixte mais soignée. Son visage est fort d'un menton un peu en galoche couplé à un nez grec et une grande bouche aux lèvres fines et au sourire facile. Ses yeux bleus et son teint pâle en font une ancienne brune un peu fantomatique à laquelle le blond ne va pas très bien, lui donnant un air maladif, faux. Peut-être charbonne-t-elle également un peu trop ses yeux clairs, et met-elle des faux cils un peu trop longs pour lui donner un air honnête. Elle n'est ni vraiment belle, ni vraiment laide, laissée au jugement des autres. Alexis se maquille sans vraiment chercher à faire d'effort : elle camoufle plus qu'elle ne rehausse, en réalité. Ses bras sont longs et maigres, ses épaules pourtant fortes et bien découplées dans un paradoxe presque encore un peu adolescent malgré son âge. Elle est un peu mal fichue, pour dire vrai, mais peut être comparée au physique filiforme des magazines de mode qui étiquettent actuellement leurs diktats de beauté. Elle n'est pas forcément jolie, mais elle a du chien.

Peut-être l'intérêt qu'elle offre est-il ailleurs, car Alexis ne manque pas de charme. Dans son attitude, elle s'intéresse aux autres et se montre curieuse d'eux et n'oublie jamais un prénom, ce qui l'aide considérablement dans ses échanges sociaux. La blonde regarde les gens dans les yeux et parle avec fluidité ; il se dégage quelque chose d'elle qui n'a pas grand chose à voir avec son physique somme toute assez commun. C'est peut-être parce qu’elle a le rire facile, ou parce qu'elle-même se sent vite à l'aise avec les autres. Dans tous les cas, Alexis est frappante : elle fait son possible pour qu'on se souvienne d'elle, quitte à en faire trop alors qu'elle n'aurait pas besoin de forcer autant. Certains sont repoussés par cette théâtralité alors que d'autres la trouve amusante, voir attirante ; c'est une affaire de goût et Alexis à ce désir de plaire qui conditionne parfois ses sourires et ses soupirs. Indéniablement femme libérée, lascive et assurée de ses appas, la blonde a cette confiance sexuelle qui lui construit une image capable de s'imposer à ceux qui y sont sensibles. C'est peut-être ça son secret : elle n'est inhibée en rien, totalement libre.

Du reste, Alexis a de l'argent et cela se voit sur elle. Appréciant les choses soignées, la jeune femme est soucieuse de son apparence physique et sensible à l'esthétique, elle se montre plutôt coquette et, perfectionniste, tend à soigner les détails de son apparence. Après tout pour elle, c'est le physique qui fait tout : c'est ce qu'on voit en premier, ce avec quoi on juge quand on a pas tous les autres détails. C'est ce que tout le monde regarde. C'est ce qui attire ou repousse ; c'est la seule chose importante, finalement. Superficielle ? Assurément et si elle dédaigne les bijoux et autres marques plus ostensibles de richesse, Alexis n'est pas la dernière pour porter des chaussures hors de prix et mettre des sommes folles pour entretenir son physique. Ses goûts vestimentaires sont cela dit aussi changeants que ses autres goûts et humeurs et la blonde aime à porter ce qui lui plait plus que ce qui est à la mode, essayant de faire passer cela pour de l'avant-gardisme.


Et Vous ?
• La célébrité de votre avatar : Jena Malone.
• Votre Pseudo Internet : Melkin.
• Votre Âge IRL : 33 ans.
• Comment avez-vous découvert TDH ? Je l'ai crée.



Dernière édition par Alexis E. Warlock le Mer 23 Nov - 12:56, édité 43 fois
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Alexis E. Warlock
Alexis E. Warlock
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MessageSujet: Re: alexis ▌L'étrange couleur des larmes de ton corps.   alexis ▌L'étrange couleur des larmes de ton corps. Icon_minitimeMar 8 Nov - 22:10



Mon Histoire

“Ô vous qui lirez cette histoire, puissiez-vous en tirer le même profit que cette femme mondaine et corrigée, puissiez-vous vous convaincre avec elle que le véritable bonheur n'est que dans le sein de la vertu et que si Dieu permet qu'elle soit persécutée sur la terre, c'est pour lui préparer dans le ciel une plus flatteuse récompense.”

― Les Infortunes de la vertu, Donatien Alphonse François de Sade.


C'est l'histoire d'une femme en voiture de sport, en proie à des hallucinations. Elle descend dans un hôtel où elle venait avec son mari, et l'on comprend que ce dernier l'a quittée. Elle le revoit sous les traits d'un jeune réceptionniste qui n'a rien de semblable avec lui, songe aux plaisirs passés en tournant autour du gérant. Elle s'abîme dans des étreintes sans espoir, réelles ou rêvées, s'humilie dans les désirs brutaux des hommes. Et elle repart aussi troublée qu'à l'arrivée, pour un autre hôtel, pour une sensualité morbide à perpétuité. D'un voyage à l'autre, elle se souvient qu'elle n'a jamais été mariée. Le jour d'après, elle aura d'autres délires, peut-être moins dramatiques ou plus étranges encore à moins qu'elle ne continue à chercher dans d'autres cet homme qu'elle n'a jamais eu. Cette femme, c'est Alexis Warlock, dont le nom la prédestinait à devenir une sorcière.

Son enfance fut pourtant très banale, rythmée par les jeux de petites filles gribouillés sur un bout de trottoir à la craie. Aînée d'une fratrie de trois enfants, sa mère s'était remariée avec un pasteur méthodiste quand elle avait sept ans ; en réalité c'était plus pour la subsistance que pour l'amour. L'homme ne fut pas mauvais avec les enfants, mais rigoureux bien que juste. Le problème ne fut pas là pour Alexis qui grandi dans un cadre presque sain. Son père biologique partageait sa garde et elle put le voir autant qu'elle le désirait, le divorce de ses parents relevant plutôt d'une incompatibilité de caractère et d’ambition des deux partis. Il n'y eu rien d'atroce dans la vie d'Alexis Warlock, si ce n'était ses propres tourments.

On retrouva un soir la petite fille sur l'Île au Chiens, après une longue fugue. Dans l'ombre des grands bâtiments, ses yeux innocents étaient grands ouverts et elle écoutait le silence. Elle parlait d'un amoncellement lamentable de maisons délabrées, sillonnées de ruelles contorsionnées, de grandes tours noires pointant vers le ciel comme si elles tentaient de le crever et d'une vieille dame, Skaa, qui rit tout le temps car il ne fait ni vraiment nuit, ni vraiment jour. L'enfant s'agita dès lors de spasmes étranges, semblant constamment effrayée. Elle se mit à fuguer régulièrement si bien que ses parents durent l'enfermer chez eux pour ne pas qu'elle disparaisse ou se blesse. Pourtant rien n'y faisait : Alexis ne parlait que de revoir les petites lanternes rouges, dont tous ont oublié le nom. Ses parents étant tous deux des Dormeurs, ils ne purent saisir les babillages inconstants de leur fille et son père se prit à craindre que la petite soie possédée.

Dès lors, rien ne fut plus comme avant. Les années passaient et le bagage émotionnel d'Alexis s'alourdissait d'une sorte de méfiance envers ses proches, sans objet. Elle s'imaginait que son beau-père la détestait parce qu'elle ressemblait à son père biologique, que ses frères et sœurs la jugeaient sans cesse, ce qui était faux. Pourtant au fond d'elle-même, l’adolescente subissait cette peur absurde sans parvenir à la rationaliser : sa famille n'était pas bienveillante, car personne ne l'est et tout le monde a des arrière-pensées ; elle en vint à craindre ces dernières, les imaginant, les inventant mais ne parvenant jamais à s'en défaire. L’adolescente fugua plusieurs fois après sa première errance, quelques semaines après qu'ils aient quitté Liverpool pour Londres. La découverte de la drogue au lycée n'arrangea rien à ses crises, commençant à croire par exemple que la télévision lui parlait directement ou qu'un article de journal était dirigée contre elle. Alexis divaguait, devenant de plus en plus ambivalente tandis que ses amis de classe l'initiaient au cannabis avant de passer à l’héroïne.

I really don't care anymore, when that heroin is in my blood and that blood is in my head, chantait Lou Reed. Cette nouvelle amie apaisait sa douleur morale comme physique, la laissait dans ces délicieuses sueurs glacées au milieu de la nuit, tandis qu'elle revoyait les grands minarets de cuivre et les larges rues pavés d'onyx. Des murs de cristal et de quartz rose, et quatre-vingts prêtres couronnés d'orchidées, tous âgés de dix mille ans et plus. Quel délire... et ce délire de couleurs et de fragrances avait un nom : Céléphaïs, cité qu'elle visitait dans ses rêves éveillés induits par l'héroïne. La réalité lui semblait bien morne en comparaison à ses errances oniriques. Entre deux fixs, ses pouvoirs se manifestaient parfois sans qu'elle ne comprenne ce qu'ils étaient et représentaient, se laissant porter. Au moment où l'héroïne irriguait son cerveau, des sensations soudaines et irradiantes de chaleur la prenaient, l'empêchant de se questionner sur ces choses bien trop compliquées ; et elle était simplement heureuse. Faussement, puisque la drogue ne fit que révéler encore plus son trouble.

Le reste demeure nébuleux, entre ses errances dans le Royaume et ses divagations réelles. Ces bruits dans le noir, ces voix dans la nuit qui l’appelaient. Différentes couleurs faites de larmes. Des parfums frais comme la chair des vierges, doux comme des hautbois, verts comme des prairies et d'autres corrompus, riches et triomphants. Des choses étranges et inexplicables. Effrayantes et merveilleuses à la fois et elle, esclave de ces dernières. Parfois, elle se réveillait dans des endroits inconnus, avec cette terrible impression de sécheresse. Elle somnolait entre deux rêves, entre deux nuits à donner son corps à n'importe qui pour courir l'Extase, pour essayer de retrouver la sensation de sa première prise dans une quête désespérée, désespérante. Parfois, elle était si fatiguée qu'il lui semblait pouvoir dormir soudain des centaines d'années. Et elle dormit si longtemps, le froid dans les os, attachée à son lit dans l'établissement où ses parents l'avaient fait internée après une nouvelle crise. A vingt-deux ans et après une tentative de suicide, Alexis fut admise contre son consentement au Bethlem Royal Hospital, diagnostiquée souffrant de schizophrénie dysthymique aggravée par sa toxicomanie.

Dès lors, plus de rêves, plus de Céléphaïs. Rien que des cauchemars bien réels, dans le froid du manque, la crainte de demeurer ici à jamais ; et ses délires s'ancrèrent réellement : sa famille l'avait abandonnée, elle en avait la conviction. La jeune fille résista à sa manière aux traitements, demeurant des heures comme figée et conservant les attitudes qui lui furent imposées, comme une poupée de cire sans volonté mais avec cette impression d'être en prison, et que les autres patients allaient tous lui faire du mal. Alexis était terrifiée ; elle était avec des handicapés mentaux agressifs, des alcooliques, des dépressifs et même des personnes âgées dont on ne savait pas quoi faire car il n'y avait pas de place en maison de retraite... et si elle prit conscience de la souffrance des autres, ces sept mois sans sorties, sans téléphone, sans courrier ni même visites marquèrent au fer rouge son esprit. La douleur du sevrage s'accompagna d'une crainte généralisée et elle sortit certes plus équilibrée, mais fragilisée à l'intérieur. Quelque chose s'était brisé en elle et ce qui est fêlé ne peut plus vraiment être repéré, juste colmaté jusqu'au nouveau choc.

Alexis retourna plusieurs fois au Bethlem Hospital. Un mois, deux semaines, trois mois et demi selon la gravité de ses rechutes, jusqu'à ce qu'elle parvienne à se stabiliser pour reprendre ses études et retourner dans le cercle familial. Mais rien ne fut plus comme avant avec eux et la jeune femme les vit toujours comme des traîtres et des bourreaux. Elle étudia à son rythme, adulte qui avait ou atteindre la dernière année de lycée avant d'être déscolarisée. Il lui fallut trois ans pour atteindre les études supérieures, s'orientant dans la restauration.  C'est à cette période qu'un éminent membre de la Loge Rouge la découvrit, elle et ses pouvoirs qu'elle étouffait à présent en elle ; ils devinrent rapidement amants et l'homme l'initia au savoir entéléchique, constatant que sa prise de médicaments amoindrissait ses capacités dans la Geste de Passion, bien que cela fut nécessaire pour lui assurer une vie plus ou moins normale.

Malgré tout, et l'absence de capacités en Fantasmagorie, Alexis était visiblement une Rêveuse d'exception : ses récits des splendeurs de Céléphaïs, d'endroits merveilleux où la mer touche précisément le ciel... elle parlait d'eaux de nuages baignant des quais surplombés de phares à l'envers et à l'endroit, de pays d'enfer parcourus de lacs de feu, de créatures étranges et sans nom, d'une côte riante aux parfums de fleurs capiteuses et humides qui sentent à la fois la vie et la mort. Elle fut consacrée Initiée à vingt-six ans et se faire une place dans son étrange nouvelle famille ne fut pas aisé, même si au sein de la Loge personne ne jugeait ses mœurs légères car les Éveillés de la Passion étaient tous un peu des jouisseurs et des hédonistes. Alexis rêva et jouit avec eux, à la recherche de cet état de béatitude que procurait cet Extase qu'ils adoraient tous. Elle rêva qu'elle parlait des langages inconnus, qu'on prononce sans ouvrir la bouche, qu'elle vivait dans d'autres corps, d'autres vies. Elle fantasma le fait d'être sa propre amante, connaissant toute la Création. Des rêves immenses et sans limites. Et tout ce qu'elle rêva fut vrai et elle espéra vivre dans la joie pour toujours, elle dans le corps de ses amis, eux dans le sien. C'était meilleur que n'importe quelle drogue. L'union parfaite.

Pourtant quelque chose vint briser à jamais sa presque paix intérieur : lorsqu'on apprit que les cultistes de la Fraternité du Pharaon Noir avaient ouvert des portails pour en extraire quelques horreurs indicibles, Alexis fut sollicitée par les Maîtres-Royaux. Cachant sa peur, chacun fit de son mieux pour trouver la source du problème et protéger autant les Éveillés que les Dormeurs et lorsqu'elle fit la connaissance du plus grand Rêveur que les Contres aient porté, le roi Kuranes de Céléphaïs, ainsi que des Chats parlants d'Ulthar, quelque chose naquit en elle, perdant petit à petit sa peur au profit d'une terrible joie enfantine: les rêves étaient à portée de mains. Ils étaient réels et en danger. Les Maîtres-Royaux dépêchèrent des membres de leurs Loges respectives pour accomplir le rituel proposé par Ma'Ri, patriarche des Chats : dans un premier temps, il fallait ramener des pierres de l'endroit où menait le portail, pour pouvoir faire le rituel qui permettrait de le fermer. La Porte menait sur la cité en ruine de Sarkomand, en Leng, hébergeant un terrible Grand Ancien ensommeillé dans ses gouffres, Oorn, attendant son heure.

Les Eveillés envoyés - dont Alexis - eurent une aventure longue et périlleuse, combattant les Bêtes Lunaires et tuant le grand prêtre d'Oorn pour parvenir à leur mission; ils rentrèrent victorieux et l'on put procéder au rituel de fermeture du portail, conduit par le roi Kuranes. Pendant presque une heure, ils entonnèrent des mélopées dans quelques langues oubliées, des incantations gutturales et des gestes étranges. La fatigue les gagna alors qu'ils parvinrent à sceller le portail, mais tout ne se passa pas comme prévu : Alexis ne supporta pas la fatigue et céda. S'étant relâchée à la fin du rituel, elle se retrouva absorbée par le portail, propulsée au travers des Contrées du Rêve et tandis qu'on la chercha plusieurs semaines durant, la jeune femme eut le temps de vivre plusieurs années dans les Contrées... Sa santé mentale fortement atteinte durant le rituel, elle erra dans tout le royaume de Cuppar-Nombo, suivant les caravanes à travers le désert jusqu'à la silencieuse cité de Golgoth où elle perdit totalement la raison. Pour survivre dans le désert, elle dut adopter rapidement plusieurs formes, modifier son corps comme jamais elle ne dut le faire si bien qu'elle perdit son identité, ses souvenirs, et sa forme humaine pour devenir... quelque chose d'autre.

Lorsqu'on la retrouva finalement dans les ruines de Golgoth, Alexis avait sombré dans le Délire, devenue une chose dont l'enveloppe corporelle, obscène, ressemblait à une sorte de bouillie où l'on discernait de rares organes, donnant sans trêve naissance à de nouveaux membres et de nouvelles formes. Il la ramenèrent comme ils le purent à Londres, et son maître parvint - selon lui - à ramener sa disciple à sa forme humaine, grâce au pouvoir de Passion, le puissant Transfert d’Émotions, pour lui rappeler qu'elle restait humaine au fond d'elle... Mais une entité ayant prit possession du corps d'Alexis, la maintenait à présent sous forme humaine. Une entité très puissante et discrète... Mater Lachrymarum, une des Trois Mères. Personne ne sort du Délire : la Mère des Larmes se contente de maintenir ce corps d’accueil entier le temps que cela arrange ses affaires...

A son retour, son corps était là mais son esprit était ailleurs, comme vide. Une histoire à trous : Alexis resta alitée plusieurs semaines avant de pouvoir retrouver l'usage de la parole ainsi que de sa motricité. Mais sa mémoire était un vrai gruyère, morcelée, avec de régulières pertes de mémoire et de conscience. Tapis dans les méandres de son esprit qui avait survécu au Délire, il y avait la souvenance cauchemardesque de Cuppar-Nombo, l'envie d'y retourner et de s'y perdre à jamais. Oublier... car sous la forme sans consistance qu'elle avait prise, elle s'était sentie si bien, et si libre... jamais elle ne pourrait oublier cette sensation troublante d'avoir découvert une sorte de vérité cryptique... jamais elle ne pourrait oublier le plaisir intense qu'elle avait ressenti en devenant autre chose, sans limites, sans inhibitions...

Alexis changea ; elle découvrit le pouvoir de sa glande pinéale, siège de son âme. Chakra Ajna ou Troisième Œil, siège des Esprits Animaux dans l'âme humaine... cette découverte augmenta dramatiquement les pouvoirs de la jeune femme, la hissant au rang de Maître de sa Loge au bout de quelques mois à peine après sa convalescence. Sitôt qu'elle eut projetée sa volonté dans celle des autres pour la première fois, les idées délirantes revinrent : la Projection Pinéale est le moyen d'une communication saine et dépouillée d’artifices. Ce n'était qu'une idée induite par la terrible Mère en elle. Alexis continua son chemin, jusqu'au jour où elle Les rencontra et son existence fut perdue à jamais.

"Il n'y a pas de Déesse autre que la Déesse et Elle est Votre Déesse", prononçait le maître de cérémonie en pâmoison devant cette blonde un peu banale et bien trop maquillée. Dans l'intimité d'une demeure de luxe de Knightsbridge, des délires orgiaques s’enchaînent à présent sous la gouvernance d'une femme qui aspire à la fusion la plus parfaite. La Projection Pinéale révèle ce que sont et veulent réellement les gens. Par cette dernière, Alexis met à nu ce monde clos : la bourgeoisie grotesque de Knightsbridge, où le matérialisme des années fric ne se limite pas à manger métaphoriquement le concurrent ou le petit personnel. La Fusion Charnelle lie les êtres jusqu'à ce que dans le délire le plus intense, ils ne retrouvent plus la coutures qui les avaient jadis jointes, engloutissant leurs pairs au fait de leurs plaisirs. Et elle retrouvait cette sensation qu'elle avait ressenti à Cuppar-Nombo, celle d'être plusieurs à la fois, un seul avec tous les autres, tout et rien.

Ces mêmes bourgeois furent ses mécènes, lorsqu'elle décida d'ouvrir un restaurant de luxe dans le quartier, Le Gourmet Club. A présent Alexis est bel et bien perdue, encore une fois...



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