Coilean est né dans les steppes du pays de Mnar. Son père, chef de tribu, était un homme fier, sans cesse en guerre contre d'autres tribu nomades de ce pays et bien peu auprès de sa famille. Sa mère devait décéder alors qu'il n'avait pas 6 ans. Coilean se souvient à peine d'elle car la mort est une chose fréquente que l'on apprivoise en rendant grâce aux dieux.
Il fut entraîné pour succéder à son père, à survivre aussi à la féroce compétition entre les divers bâtards que semait son géniteur et les obscurs cousins souhaitant s'attirer plus de pouvoir.
Il fut simplement le plus fort, le plus malin et le plus débrouillard. Voici comment Coilean survécu à ses jeunes années jusqu'à entrer, à la fleur de l'âge, dans le monde des hommes quand son père mourut d'une attaque contre des bêtes venues de la vieille Sarnath la Maudite. Il devint à treize ans le chef de son propre clan, celui que tous allaient devoir suivre en espérant qu'il ne mène pas ses gens à la ruine ou la mort.
Coilean fit mieux que ça : il les mena à ce que tous pensaient comme le projet d'un fou : à une union des tribus.
Le jeune garçon grandit en âge et en force, devenant un redoutable guerrier, qui mena son armée de victoires en victoires. Le peuple des steppes de Mnar étaient des gens rudes, rustres mais honorables et si certains s'inquiétèrent de voir ce jeunôt gagner du terrain sur eux, ils finirent par se rallier petit à petit à sa cause qui leur parut d'abord folle : nettoyer Sarnath de ses créatures, reprendre la ville et s'y établir en place forte. Car Coilean avait en horreur la magie et les magiciens, ces êtres fourbes fait de duperies et de fiel. Et les bêtes de Sarnath avaient fait par trop de victimes parmi son peuple.
Il marcha sur la ville, suivi par trois mille braves, formant pour la toute première fois l'union des tribus des steppes. Et, contre toute attente, parvint à chasser les monstres jusque dans leurs antres répugnantes et reprit la vieille Sarnath.
Loué, glorifié, élevé de son vivant au rang de légende, Coilean conduit les siens en cette cité, s'attirant les bénédictions de son peuple. Mais plus l'on se tient dans la lumière, plus l'ombre que l'on attire est grande.
Il puisa lors d'années paisible, sa force dans l'amour d'une femme, l'épousant tant pour consolider les liens entre les tribus autrefois ennemies que par amour de cette beauté à la peau de miel et aux yeux d'ambre liquide.
Son épouse lui donna une fille, cadeau des dieux pour Coilean l'Insoumis, qui acheva de conquérir par la force militaire les steppes anciennes de ce pan de monde.
Mais, alors que l'âge d'or de son royaume naissait, que sa légende semblait intouchable, vint un seul magicien qui fit voler en éclat tout ce qu'avaient accomplis les hommes de cette région. Quel sombre dieu servait donc ce dément pour glisser dans l'esprit de Coilean les visions apocalyptique de Sarnath assiégée et tombant en ruines, sous les assauts d'armées de créatures vomies des enfers passant au travers d'un gigantesque portail...
Persuadé par ce présage, le Prince quitta Sarnath avec plusieurs braves guerriers pour rejoindre un endroit reculé, au delà des steppes ossaraines, près des Montagnes d'Ayell-Tzarthica. Et ce terrible Mal qu'il avait vu en songes l'aspira dans ses méandres, par la volonté perverse d'un magicien qui aurait à présent tout loisir de relever les vieilles idoles et répandre le sang sacrificiel. Le magicien maudit le Prince Insoumis, lui apposant son sombre sceau avant de le balancer dans la confusion du portail.
Coilean ne sait comment décrire le monde sur lequel il ouvrit des yeux fiévreux. Il était simplement là, dans ce Londres du XXIeme siècle, comme vomi d'un passé qui n'était pas celui de ce monde. Et sans moyens de revenir auprès des siens, auprès de ceux qu'il a fait le serment de protéger. Voilà qu'il dut apprendre les rouages d'un autre univers, d'une toute autre réalité. S'adapter et survivre, voilà la seule chose qu'il lui fallut faire d'intelligent dans un premier temps. La seule chose possible pour ne pas devenir complètement fou à la vue de toutes les choses inimaginables qui s'ouvrirent à lui.
A présent Coilean apprends. Il sait qu'il doit passer le plus inaperçu possible. Se fondre dans la masse. Mais comment faire lorsqu'on est un prince exilé d'un lointain royaume, séparé des siens par bien des espaces et que l'on n'a pour talent que celui de l'épée ? Coilean n'est pas un Rêveur. Et il est marqué par la malédiction du mage : les Contrées lui sont désormais fermées. Mais un vrai guerrier ne renonce jamais, peu importe les difficultés.